Zoom sur … la cochenille tortue du pin

 T. parvicornis pourrait être une menace pour les pins en milieu urbain et éventuellement en forêt, il est donc conseillé de surveiller la situation de ce ravageur. D’autre part, une attention particulière doit être portée lors de la plantation de pins pignons (ou pins parasols) importé d’Italie et sur le transport de branches coupées provenant de la zone de Saint Tropez, hors de cette zone.

Il est primordial de faire remonter toute observation de cochenille tortue auprès du SRAL ou de la FREDON de votre région.

Situation actuelle : La cochenille tortue du pin, Toumeyella parvicornis, est une cochenille nuisible à diverses essences de pins. Elle a été décrite pour la première fois en Floride (États-Unis) en 1897 et n’était connue qu’en Amérique du Nord jusqu’au début des années 2000. En 2014, sa présence a été signalée pour la première fois en Italie, dans plusieurs communes de la région de Campanie (Naples et communes voisines) sur des pins parasols (Pinus pinea) en milieu urbain. En 2018, T. parvicornis a également été trouvée dans la ville de Rome endommageant des pins et suscitant des inquiétudes du grand public, car le pin est un arbre emblématique du paysage urbain. En 2020, le ravageur s’était propagé à une plus grande zone le long de la côte de Caserte à Salerne, causant de graves dommages.

Dans son aire de répartition, T. parvicornis a montré un comportement envahissant et peut être un ravageur non négligeable des pins, à la fois en milieu naturel (îles Turques et Caïques) et en milieu urbain (Italie). Sur les pins d’ornement, le dépérissement et le développement des fumagines réduisent la valeur esthétique des plantes.

 Suite à la découverte en septembre 2021, de 3 foyers dans le secteur Saint-Tropez / Ramatuelle (Var), une mission de surveillance renforcée vis-à-vis de cet organisme nuisible est en cours dans le Golfe de Saint-Tropez. Il s’avère que la présence de la cochenille est confirmée dans différents secteurs.

Biologie : Les œufs sont petits, rosâtres et ovoïdes. Seules les nymphes de premier stade sont mobiles jusqu’au moment où elles se fixent sur les pousses annuelles pour se nourrir. Elles ne se déplacent plus par la suite. Les femelles présentent 3 stades larvaires et un stade adulte. A leur maturité, elles sont ovales à allongées, mesurent de 3,5 à 5 mm de longueur et de 3,0 à 4,0 mm de largeur. Elles sont de couleur brun-rougeâtre avec des taches plus foncées. La forme et les marques donnent à la cochenille l’apparence d’une écaille de tortue, d’où son nom. Les cochenilles mâles se développent différemment des femelles : le bouclier du mâle est allongé et de couleur blanchâtre, les mâles passent par un stade pupal et les adultes sont ailés. Dans les régions aux hivers froids, la cochenille hiverne sous forme de femelles immatures fécondées. En Campanie (Italie), au moins 3 générations, partiellement superposées, ont été observées sur pin parasol.

 

Symptômes : Les dégâts sont principalement causés par le nourrissage des larves qui sucent la sève des rameaux. Ces derniers prennent ainsi une teinte rougeâtre puis meurent progressivement. La sécrétion de miellat et de déjections sur les rameaux entraine l’apparition de la fumagine (champignon noir), ce qui donne aux branches une coloration noirâtre.

 

Moyens de lutte : Comme pour de nombreuses autres cochenilles, la lutte chimique est généralement difficile et peut ne pas être possible en milieu forestier ou urbain. En Amérique du Nord, plusieurs espèces d’ennemis naturels ont été observées. En Campanie, Metaphycus flavus (hyménoptère) a été observé parasitant T. parvicornis, mais il n’a pas été en mesure de stopper la propagation des ravageurs ou d’empêcher le dépérissement des pins. Dans cette région, des mesures phytosanitaires ont été prises pour contenir le ravageur. Elles comprennent des enquêtes pour délimiter les zones infestées, la destruction des plantes infestées, des restrictions sur le mouvement des plantes en dehors des zones délimitées et une lutte antiparasitaire appropriée.

Règlementation : Un arrêté ministériel paru le 11 mars 2022 précise les mesures visant à éviter l’introduction et la propagation de T. parvicornis sur le territoire national. Toute présence ou suspicion de T. parvicornis doit être déclarée au SRAl de votre région. Une zone délimitée dans laquelle la circulation des végétaux spécifiés est règlementée sera mise en place autour des végétaux infestés.

Retrouvez cet arrêté sur : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000045358762

 

Crédit photo, dans l'ordre d'apparition dans l'article :

Nymphes © Lacy L. Hyche, Auburn University, Bugwood.org 
Cochenilles adultes © USDA Forest Service - Northeastern Area , USDA Forest Service, Bugwood.org 
Coloration noirâtre sur épines © Lacy L. Hyche, Auburn University, Bugwood.org