Après une 1ère détection officielle en France métropolitaine dans le Gard et l’Hérault en 2023, la présence de l’Aleurode épineux du citronnier (Aleurocanthus spiniferus) est désormais confirmée en Corse du Sud. Depuis cette découverte à l’été 2024, les mesures de gestion et de lutte sont renforcées, et nous comptons également sur votre vigilance pour détecter au plus tôt d’éventuels nouveaux foyers.
Aleurocanthus spiniferus est une espèce d’insectes hémiptères, de la famille des Aleyrodidae, originaire du sud-est asiatique.
L’aleurode épineux des agrumes s’est propagé sur plusieurs continents, dont l’Asie, l’Afrique, l’Australie, l’Amérique, les îles du Pacifique, mais aussi en Europe : en Italie en 2008, puis en Grèce, en Croatie, au Monténégro, en Albanie, et en France dès juin 2023.
En 2024, il a été détecté pour la première fois en Corse du Sud. En raison de sa dangerosité, cet insecte est classé comme Organisme de Quarantaine selon le Règlement d’Exécution (UE) 2019 / 2072 . Toute suspicion de présence doit donner lieu à un signalement auprès du service protection des végétaux des DDETSPP 2A ou 2B, ou bien à la FREDON de votre région.
Comment le reconnaître ? Les pupariums (dernier stade larvaire) sont regroupées en colonies immobiles sur la face inférieure des feuilles : de forme circulaire, de petite taille (entre 0,3 et 0,8 mm), noires avec une marge blanche constituée de courts filaments de cire. Les adultes possèdent des ailes gris-bleu avec des points blancs et ne mesurent pas plus de 1,7 mm. Les œufs, jaunes à marron, sont pondus en spirales caractéristiques, sur la face inférieure des feuilles, par groupes de 35 à 50.
Végétaux sensibles : Cet organisme nuisible aux végétaux est très polyphage : il s’attaque à une grandediversité d’espèces. Les genres et espèces botaniques suivants ont été trouvés infestés en Occitanie : agrumes (Citrus), lierre (Hedera), grenadier (Punica granatum), kaki (Diospyros), fruitiers à pépins ou d’ornement tels que pommiers, poiriers, cognassier, néflier, aubépine, amélanchier, buisson-ardent (Malus, Pyrus, Cydonia oblonga, Eriobotrya japonica, Crataegus, Amelanchier, Pyracantha), laurier-cerise (Prunus laurocerasus), arbre de Judée (Cercis siliquastrum), magnolia (Magnolia), saule gris (Salix cinerea), faux-aralia (Fatsia japonica), poivre du Sichuan (Zanthoxylum piperitum), rosier (Rosa), vigne (Vitis vinifera).
Symptômes : Des dégâts (jaunissements ou taches sur feuilles, production abondante de miellat, formation de fumagine, affaiblissement de la plante) peuvent être associés à la présence de l’aleurode. De fortes infestations peuvent entraîner la chute des feuilles et même conduire à la mort de jeunes arbres ou plantes trop affaiblies. La présence de fourmis est fréquente, attirées par le miellat.
Lutte :
- Pour pouvoir lutter efficacement contre l’aleurode épineux du citronnier, il est essentiel d’identifier sa présence à temps. Toute personne qui soupçonne la présence de cet organisme nuisible doit le signaler immédiatement pour identification.
- Lorsque l’identification est confirmée, le détenteur de la plante doit détruire au plus vite les parties de végétaux infestées (ou les végétaux entiers en cas de forte infestation) :
– soit par incinération (dans le respect des restrictions à l’usage du feu en vigueur),
– soit en les enfermant dans des sacs hermétiques pendant au moins deux semaines. - Des traitements insecticides à base d’huiles minérales, paraffiniques ou huiles essentielles d’orange, à action physique (contact/asphyxie) sur les larves, peuvent être conseillés dans le respect des usages autorisés pour ces produits, sur les plantes assainies, dès lors qu’une infestation peu importante sans développement de fumagine est observée. D’autres traitements insecticides efficaces existent, réservés à un usage professionnel et à la possession d’un Certiphyto. Enfin, des auxiliaires de lutte biologique peuvent être utilisés, en particulier la coccinelle des aleurodes Delphastus catalinae.