Détectée pour la première fois en Chine au début du XXe siècle, cette maladie est historiquement présente dans une grande partie de l’Asie du Sud-Est, puis s’est propagée dans les années 2000 sur les continents américain et africain et dans l’ensemble des Caraïbes, causant des dégâts économiques énormes. Dans les Outre-mer français, elle est présente dans les Antilles,à La Réunion et elle a été détectée en Guyane en 2022. La maladie est actuellement absente en Europe.
Causée par la bactérie Liberacter candidatus, la maladie du dragon jaune (également appelée HLB en raison de son nom chinois Huanglongbing, ou encore « citrus greening » en anglais) constitue aujourd’hui l’un des dangers phytosanitaires les plus importants pour les cultures d’agrumes et menace la production mondiale. Plusieurs psylles ont été identifiés comme insectes vecteurs de la bactérie :
- Le psylle asiatique des agrumes, Diaphorina citri (sa présence a été détectée en juillet 2021 en Guyane puis tout récemment à Chypre) ;
- Le psylle africain, Tryoza erytreae, responsable en Europe de la transmission d’une version moins virulente de la maladie repérée au Nord de l’Espagne et au Portugal en 2019. Les agrumes du pourtour méditerranéen, de l’Europe et de l’ensemble de la planète sont sous haute surveillance car ce psylle serait également capable de transmettre la bactérie asiatique à l’origine de la forme grave du HLB.
Lorsqu’elle se trouve inoculée dans les tissus conducteurs de sève des agrumes, la bactérie détourne les ressources nutritives de la plante hôte à son profit. Ainsi, cette maladie affaiblit les arbres, diminue les rendements et accentue l’acidité des fruits qui ne mûrissent pas et deviennent immangeables. Elle se manifeste également par le jaunissement (sous forme de taches partant des nervures) puis une chute précoce des feuilles, ainsi que par la déformation, la décoloration partielle et la chute précoce des fruits, avant de faire mourir les arbres les plus atteints. La maladie se traduit globalement par une perte de vigueur des arbres et un ralentissement de la croissance des feuilles et des racines. Il faut parfois des mois voire des années avant qu’un arbre infecté ne présente des symptômes visuels. La maladie lui sera toutefois fatale en trois à cinq ans.
Cette bactérie touche toutes les espèces de Citrus, mais également les arbres et arbustes ornementaux de la famille des Rutacées.
À ce jour, aucun traitement ne semble efficace mais une détection précoce peut permettre de prendre des mesures de lutte appropriées. Pour tenter de lutter contre la maladie, les producteurs pratiquent l’élimination des arbres infectés, et augmentent les mesures dédiées au dépistage et à la protection des cultures. Des traitements nutritionnels sont également utilisés pour lutter contre la perte de nutriments qui résulte de la maladie. En parallèle, le monde de la recherche est mobilisé pour trouver des solutions.
La bactérie est un organisme de quarantaine prioritaire. En prévention, la réglementation européenne interdit toute importation de végétaux de Citrus destinés à la plantation, car ils peuvent être porteurs de la maladie. Les pays touchés sont contraints à l’arrachage des plants atteints et leur seul moyen de lutte est celui contre les psylles. Si vous reconnaissez les symptômes, envoyez une photo en précisant le lieu de l’observation et l’arbre concerné à votre SRAL ou FREDON.
Crédit photos : Plateforme ESV - https://plateforme-esv.fr/huanglongbing