Repérée en PACA puis en Occitanie en 2022, elle a été officiellement détecté en Haut-Corse en août dernier dans le secteur de Vescovato.
Pochazia shantungensis figure sur la liste d’alerte OEPP et sur les listes d’organismes nuisibles au titre du 5° de l’article L. 251-3 du code rural et de la pêche maritime.
Il est primordial de faire remonter toute observation de ce ravageur auprès du SRAL ou de la FREDON de votre région.
Origine : P. shantungensis a été décrit pour la première fois en Chine en 1977. Il a été introduit en République de Corée en 2010 et s’est rapidement disséminé. Il a été collecté pour la première fois en 2018 dans la partie européenne de la Turquie (il a ensuite été trouvé également du côté asiatique de la région d’Istanbul) et dans le sud de la France (Alpes-Maritimes).
Comment le reconnaître : Pochazia shantungensis est une espèce de cicadelle appartenant à la famille des Ricaniidae. L’adulte est de couleur brun foncé et mesure environ 15 mm de long. Il est reconnaissable à sa forme aplatie et triangulaire. Une tache blanche de forme elliptique est observable sur l’aile antérieure. Les œufs sont recouverts de filaments de cire blanche.
Biologie : Une génération par an est observée en République de Corée mais deux générations se produisent par an en Chine. Le ravageur hiverne sous forme d’œufs sur les arbres uniquement. Les œufs ayant passé l’hiver commencent à éclore à partir de mai en République de Corée. Les nymphes semblent préférer les plantes herbacées plutôt que les arbres. Les adultes peuvent être observés à partir de juillet, et la nouvelle génération d’œufs hivernants se trouve généralement jusqu’à fin août en République de Corée. Les informations sur sa propagation naturelle sont très peu documentées, mais les adultes peuvent voler. Les stades nymphaux sont également mobiles. Sur de longues distances, le déplacement des plantes hôtes peut favoriser la dispersion du ravageur sous forme d’œufs.
Symptômes : Ce ravageur cause directement des dégâts en suçant la sève des plantes ainsi qu’en endommageant les jeunes branches lorsque les femelles insèrent leurs œufs. Il induit aussi indirectement le développement de fumagine sur les feuilles suite à la sécrétion de miellat.
Végétaux sensibles : C’est un ravageur très polyphage, avec des signalements sur plus de 200 espèces végétales dans 81 familles. Les hôtes économiquement importants comprennent les espèces fruitières (p. ex. pommier, myrtille, châtaignier, pêcher, kaki) ainsi que les arbres forestiers et ornementaux.
Période à risque : Mai à octobre
Méthodes de lutte : En République de Corée, la lutte contre le ravageur dans les vergers se fait par l’application d’insecticide ciblant les stades d’œufs. Dans l’ensemble, la population de P. shantungensis dans les zones agricoles a augmenté de plus de 100 % chaque année de 2015 à 2017, causant de graves dommages économiques.
Attention aux risques de confusion :
Il existe d’autres insectes de la famille des Ricaniidae qui ressemble fortement à P. shantungensis. C’est le cas de Ricania speculum. Cette espèce mesure au stade adulte 8 à 10 mm contre 15 mm pour P. shantungensis. Au repos, les ailes antérieures de R. speculum sont légèrement inclinées. Elles sont d’un brun sombre avec cinq aires transparentes aux formes plus ou moins irrégulières, deux en rectangle à la marge externe de l’aile, deux plus ramassées dans le tiers postérieur latéral et une dernière circulaire au milieu de l’aile.
Crédits photos (dans l'ordre d'apparition) : Pochazia shantungensis (male) © Courtesy T. Bourgoin (MNHM, FR) Pochazia shantungensis adulte sur une feuille © Erdem Hizal, Istanbul University - Cerrahpasa (TR) Larve de Pochazia shantungensis © E.I. Shoshina Pochazia shantungensis adulte © Gros Ricania speculum © FREDON PACA