Le frelon asiatique (ou frelon à pattes jaunes) a été détecté pour la première fois en Corse le 29 août dernier, une vigilance accrue est alors demandée afin de détecter au plus vite d’autres potentiels foyers. Car si ce premier nid découvert dans la région ajaccienne a été détruit, cela n’exclut pas que d’autres nids soient d’ores et déjà présents en Corse.
Origine :
Le frelon asiatique ou frelon à pattes jaunes est un frelon invasif originaire d’Asie dont la présence en France a été signalée pour la première fois dans le Lot-et Garonne en 2004. Depuis, l’insecte s’est largement répandu en France et dans toute l’Europe. Il a probablement été introduit avec des marchandises d’origine chinoise.
Le frelon asiatique est inscrit à l’annexe du Règlement européen n°1143/2014 relatif à la prévention et à la gestion de l’introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes.
Comment le reconnaître :
Il est globalement de couleur plus foncée, à dominante noire et se distingue facilement par la présence d’une large bande orange-jaune (au 4e segment de l’abdomen, près de son dard) et d’une ligne jaune étroite sur le premier segment de l’abdomen. L’abdomen du frelon européen est quant à lui jaune et rayé. Autre distinction : la face de la tête est orange et les pattes sont jaunes à leur extrémité.
Biologie :
En septembre-octobre au plus tard, les colonies de frelons asiatiques périssent. Seules les jeunes femelles fécondées hivernent pour construire seule, dès le début du printemps, un premier nid dans un endroit abrité (nid primaire) dans lequel elles fonderont leur propre colonie. C’est une sphère de 5 à 10 cm de diamètre avec une ouverture vers le bas. A partir de l’été et dès que l’emplacement de convient plus (manque de place ou dérangement), la colonie migre et construit un second nid, souvent dans des arbres à plus de 10 mètres de hauteur. Ce nid est sphérique à piriforme et dispose d’une ouverture latérale. Lorsque les premières ouvrières deviennent adultes et commencent à se procurer de la nourriture pour la colonie, la reine se consacre uniquement à la ponte des œufs. A terme, une colonie se compose en général d’une reine, de 1000 à 3000 ouvrières et de dizaines de milliers de larves. Il suffit généralement d’un nid pour que cinq autres puissent être fondés la saison suivante lorsque les conditions le permettent.
Risques :
Le frelon adulte se nourrit de fruits mûrs et de nectar. Mais pour nourrir ses larves, il capture différents insectes (mouches, guêpes, abeilles, papillons, etc.).
De par sa forte prédation sur de nombreuses populations d’insectes, dont une proportion importante d’abeilles domestiques, il constitue un enjeu important pour l’économie de la filière apicole, mais aussi plus largement pour la biodiversité de nos territoires. Enfin, il peut devenir un enjeu de santé publique, avec des rencontres de plus en plus fréquentes avec les citoyens dans des zones en pleine expansion. Peu agressifs envers l’Homme, ils peuvent attaquer en grand nombre à proximité d’un nid (moins de 10 mètres). Comme pour d’autres frelons ou guêpes, la piqure peut être douloureuse et entrainer une réaction allergique.
Méthodes de lutte :
- Détection précoce des nids primaires :
Il s’agit des premiers nids formés par les nouvelles reines de l’année. De petite taille (d’une orange environ) avec une entrée située sur le bas, ils sont formés au printemps et ne contiennent que quelques individus. Ils peuvent être construits partout : abris de jardins, cabane à oiseaux, boîte aux lettres… Leur destruction peut être réalisée assez facilement, mécaniquement ou à l’aide d’une produit biocide autorisé.
- Signalement et destruction des nids secondaires
Au cours de la saison, la colonie va migrer des nids primaires devenus trop petits pour aller construire des nids secondaires. De plus grosse taille, souvent placés plus haut dans les arbres, il faut signaler leur présence et faire détruire ces nids par des entreprises spécialisées.
- Piégeage
Si le piégeage des nouvelles reines au printemps peut apparaître comme une bonne idée, il faut garder en mémoire qu’un piégeage mal réalisé peut être extrêmement dommageable pour la biodiversité. A l’heure actuelle, ce piégeage ne fait pas partie des priorités à mettre en œuvre chez les particuliers et dans les collectivités. Dans le cas où des pièges seraient utilisés, ceux-ci devront être particulièrement sélectifs et permettre d’éviter la noyade des insectes non cibles comme le frelon européen par exemple. Les pièges de type « bouteille » sont à proscrire à cause de leur manque de sélectivité.
Pour plus d’informations :
Rendez vous sur le site du MNHN : https://frelonasiatique.mnhn.fr/
Consultez la plaquette réalisée par FREDON Bourgogne Franche Comté : https://www.reseau-jevi-fredoncorse.com/wp-content/uploads/2024/09/Plan-de-lutte-frelon.pdf
Écoutez le podcast réalisé par FREDON France : https://fredon.fr/actualites-france/podcast-fredonnons-la-nature-frelons-asiatiques-la-terreur-des-ruches