Originaire d’Amérique tropicale, ce lépidoptère classé Organisme de Quarantaine est pour l’instant absent en France en raison de conditions climatiques moins favorables. Toutefois, la hausse des températures fait peser une menace d’implantation du ravageur, d’autant qu’il affectionne les régions plus fraiches en été, et qu’il a récemment été détecté en Crète, à Chypre et à Madère. La région méditerranéenne convient à l’établissement de cette espèce avec une large gamme d’hôtes potentiels présente. D’où l’importance de redoubler de vigilance. En cas de suspicion, contacter la FREDON de votre région ou bien le SRAL.
Origine : Originaire d’Amérique tropicale, la Chenille Légionnaire d’Automne (CLA) est une espèce spécifiquement adaptée au climat chaud. Il s’agit d’une espèce migratoire régulière, qui se disperse du Sud au Nord des Etats -Unis et vole jusqu’au Canada pratiquement tous les étés. En général, les larves arrivent en Europe transportées par fret aérien sur des fruits et légumes en provenance d’Afrique, puisque le continent est désormais lui aussi infesté sur sa partie sub-saharienne.
Actuellement, on la trouve en Amérique du Nord (Canada, États-Unis, Mexique), en Amérique Centrale et dans les Caraïbes (Bahamas, Costa Rica, Cuba, Guadeloupe, Martinique, etc.), en Amérique du Sud (Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Guyane, etc.) en Afrique (Afrique du Sud, Bénin, Nigéria, Ghana, etc.) et dans l’Océan Indien (Mayotte, Madagascar, Réunion, Seychelles).
Comment le reconnaître : L’adulte est un papillon nocturne. Il s’agit d’une noctuelle gris-brune, robuste, massive, de 32 à 38 mm d’envergure. Ses ailes antérieures sont grises à gris brun chez la femelle et plus sombres chez le mâle, avec des marques sombres et des bandes pâles. Les ailes postérieures sont blanches pour les deux sexes. Les œufs sont de couleur vert à brun clair et font moins d’un mm de diamètre. Ils sont regroupés sur la face inférieure des feuilles et recouvert d’un amas de soies protecteur. A l’éclosion, lors des deux premiers stades larvaires, la chenille est claire, verte avec une tête noire et des lignes et taches noires. Ensuite, elle devient plus foncée et soit elle demeure verte soit elle devient marron jaunâtre. Si les densités sont élevées et un manque de nourriture se fait sentir, le stade final peut être pratiquement noir. La grande larve se caractérise par une marque jaune en Y inversé sur la tête, des pinacules dorsaux noirs portant de longues soies primaires (deux de chaque côté de chaque segment à l’intérieur de la zone dorsale pâle) et quatre taches noires disposées en carré sur le dernier segment abdominal. Elle peut mesurer entre 35 et 40mm.
Biologie : Il s’agit d’une espèce tropicale typique, adaptée à la vie dans les zones de climat chaud puisque la température de développement larvaire optimale est de 28°C. Sous les tropiques, la reproduction peut être continuelle avec quatre à six générations par an, mais dans les régions nordiques deux générations peuvent s’y développer uniquement ; à de plus faibles températures, l’activité et le développement cessent, et si on atteint des températures de gel, aucun stade ne survit généralement. C’est pourquoi les cultures françaises sont pour l’heure épargnées.
Symptômes : La chenille se nourrit des feuilles, des tiges et des parties reproductrices. Les jeunes larves se nourrissent en profondeur dans les pièces florales. L’alimentation des larves donne un aspect dentelé caractéristiques sur la face inférieure des jeunes feuilles.
Végétaux sensibles : Elle se nourrit de plus de 350 espèces de plantes causant des dommages importants particulièrement sur les graminées cultivées comme le maïs, le riz, le sorgho ou encore la canne à sucre et le blé. Mais on la retrouve aussi sur les graminées fourragères, et sur d’autres cultures maraîchères (oignon, patate douce, tomate…), ornementales (chrysanthème, pelargonium…) et fruitières.
Période à risque : La période d’observation des symptômes a lieu tout l’été et peut s’étendre jusqu’au mois d’octobre.
Méthodes de lutte : G. morbida et le scolyte des pousses du noyer sont considérés comme des organismes de quarantaine en Suisse et dans l’Union européenne. Toute personne qui soupçonne la présence de cet organisme nuisible est priée de le signaler immédiatement à sa Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF)-Service régional de l’alimentation (SRAL) en joignant si possible des photos de l’organisme ou des symptômes observés.
Attention aux risques de confusion :
Il y a beaucoup de noctuelles ayant les ailes antérieures brunes et les ailes postérieures non visibles à l’état de repos de l’insecte de couleur blanchâtre. De par sa taille et sa coloration elle peut être facilement confondue avec une autre noctuelle de couleur brunâtre, aussi bien sur les larves que sur les adultes (voir images ci-contre). Les larves de noctuelle très souvent terricoles présentent par mimétisme le plus souvent une couleur brunâtre et peuvent être facilement confondues. Il faudra être particulièrement vigilant aux ornementations de la chenille. Les deux principales espèces présentes en France avec lesquelles la confusion est facile sont Mythimna unipuncta et Helicoverpa armigera.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter la fiche de reconnaissance réalisée par la plateforme ESV.
Crédits photos : 1 : Adulte © William Lambert, University of Georgia, Bugwood.org 2 : Lyle Buss (à droite), University of Florida, Bugwood.org 3 : Œufs © Ronald Smith, Auburn University, Bugwood.org 4 : Femelle Spodoptera frugiperda © B.R. Wiseman - USDA/ARS, Tifton (US). (OEPP). Septembre 2020. EPPO Global Database https://gd.eppo.int 5 : Vue latérale de la tête et du thorax de la larve adulte de Spodoptera frugiperda avec le Y caractéristique au niveau de la tête. © Marjavan der Straten, National Plant Protection Organisation, the Netherlands(OEPP).